LES PHOBIES AUJOURD’HUI ET LES PRISES DE PAROLE
LES PHOBIES AUJOURD’HUI ET LES PRISES DE PAROLE
Mercredi 24 novembre 2021 de 9h à 17h
Cette formation aura lieu par ZOOM
Freud fait entrer l’étude du mécanisme phobique dans la psychanalyse avec son célèbre cas du « petit Hans » en 1909. Il nomme la phobie « hystérie d’angoisse » pour la distinguer de « l’hystérie de conversion », tout en la rattachant au cadre des névroses.
Lacan considère le mécanisme phobique comme un moment de la métaphore paternelle, une solution qui consiste à soutenir la parole du sujet en circonscrivant l’angoisse dans « la peur d’un tigre de papier ». Un objet-signifiantest ainsi convoqué pour suppléer à la nomination du Nom-du-Père, de manière à raccrocher l’imaginaire et le réel dissociés. Considérée par Lacan comme une véritable « plaque tournante », la phobie est à la croisée des structures psychiques. Ses formes d’expression clinique sont tributaires du contexte culturel d’une époque et du discours ambiant, sans pour autant renvoyer obligatoirement à une névrose phobique constituée.
Les différentes classifications nosographiques (DSM, CIM) ont fait rupture. Si leur visée implicite est l’éradication du symptôme, que dire des conséquences de la suppression d’une solution (phobique) ? Quelle place pour le sujet et sa parole ?
Leur inventaire « à la Prévert » a crû au rythme des discours courants. Ceux-ci ont mis en place des dispositifs signifiants désignant l’altérité comme source de danger. Le terme « phobie » s’est ainsi trouvé dévoyé, comme dans « homophobie » ou « islamophobie », devenues les expressions d’une peur, souvent persécutive, projetée sous forme de rejet. Qu’en est-il de l’actualité de la phobie dans notre monde « machinisé », « virtualisé » et accéléré, où les discours qui retranchent le référent phallique deviennent prévalents et où les grandes peurs collectives de l’époque conduisent, non seulement à l’exclusion, la ségrégation, mais aussi à la mise en place de défenses sécuritaires ?
Hervé Gisie, Nicolas Janel
Thèmes proposés :
- Phobies de l’enfance et phobies adultes
- Place de la phobie par rapport aux symptômes
- Les phobies collectives
- Les traitements des peurs et angoisses
Mercredi 24 novembre de 9h à 12h30
Nicolas Janel[1]: Le pas à dire phobique ?
Jean-Marie Jadin[2] :De l’effroi à la haine. La dérive des phobies.
Hervé Gisie[3]: Pygmalion était-il phobique ?
Mercredi 24 novembre de 14h à 17h
Eva-Marie Golder[4]: La phobie comme concept limite ?
Cyrielle Weisgerber[5]: Névroses, désirs et prises de parole / selfies, hashtags et…burn-out ?
Jean-Richard Freymann[6]: Petite histoire de la phobie du pigeon.
[1]Psychanalyste, psychiatre, Strasbourg
[2] Psychanalyste, psychiatre, Mulhouse
[3]Psychanalyste, psychologue, Kaysersberg
[4]Psychanalyste, psychologue, Paris
[5]Psychanalyste, psychiatre, Strasbourg
[6]Psychanalyste, psychiatre, président de la FEDEPSY, Strasbourg
Bibliographie choisie :
Ferenczi S., Un petit homme-coq (1913), Paris, Payot, 2012
Freud S., Le petit Hans (1900), Paris, PUF, 2006
Littoral, revue de psychanalyse, « Blasons de la phobie », numéro 1, érès, 1981
Responsables de la formation : Liliane Goldsztaub et Philippe Lutun
Renseignements sur la session :
Nicolas Janel 06 62 47 91 91 / Philippe Lutun 06 07 80 13 22