Apertura 6
Collection “Revue Apertura”, 2003, prix : 7 €
Figures de l’enfant dans la « Traudeutung » Michèle Bertrand A partir des figures de l’enfant dans la « Traumdeutung » (enfant rêveur, enfant du rêve, enfant du rêveur), l’auteur se propose de repérer quelques éléments d’un imaginaire qui affleure dans la clinique et peut-être aussi la théorie freudiennes : « Tout ce qu’on a perdu revient ». L’enfant en question Hélène Piralian Accepter de penser qu’une femme peut mettre un enfant au monde sans pour autant remplir son rôle de mère auprès de lui, permet de se poser la question de la maternité hors la mise au monde d’un enfant réel. La maternité pourrait ainsi ne plus s’interroger à partir de l’enfant réel, cet enfant réel qui ferait de la femme une mère, mais à partir de la femme elle-même. Question qui reviendrait alors au vif des femmes sans enfant. En effet, comment entendre une absence d’enfant qui ne serait liée ni au choix ni au hasard mais proviendrait d’une impossibilité ? Et en ce cas, d’où vient cette impossibilité et que devient la maternité de ces mères-là, de ces mères sans enfant ? Il se pourrait, alors, que la question de ces mères, en déliant maternité biologique et maternité symbolique, concerne et interroge en premier chef les psychanalystes d’enfants et particulièrement les psychanalystes femmes au lieu le plus fondamental mais aussi le plus créateur de la psychanalyse, celui où la naissance se trouve liée au désir mais aussi à la mort. Le pays des sept épouvantes Liliane Fainsilber Rank a consacré tout un livre aux mythes de la naissance du héros. Mais nous sommes tous des Tartarins de la névrose inventant par nos symptômes les chansons de geste qui célèbrent nos exploits. L’un des plus beaux rêves de Freud, le rêve dit du W.C. de campagne, illustre à merveille cette fonction du héros œdipien toujours préféré de sa mère et mettant en danger dès sa naissance la vie de son père. Par l’intermédiaire des fantasmes de renaissance, de grossesse ou de sauvetage de l’analysant sera évoquée la place de l’enfant comme objet a, l’enfant que l’on aurait aimé avoir ou l’enfant que l’on aurait aimé être dans le désir de ses parents et surtout sa fonction décisive au terme « vrai » d’une analyse. De la phobie au fétichisme Henri Fromm, Robert Lévy, Mary-Claire Panzani L’infantile et le fétichisme. Si le fétichisme s’origine d’une fixation infantile, une deuxième rencontre est nécessaire pour sa constitution. Ce fil directeur nous a permis à partir d’extraits de correspondance de Freud et Jung d’une conférence inédite de Freud sur le fétichisme et d’un article d’Alexander Lorand de montrer que si la phobie fait partie de la panoplie symptomatique de l’enfance, il en est tout autrement de supposé fétiche. Le phénomène psychosomatique (PPS) chez l’enfant Anny Cordié L’étude du PPS chez l’enfant permet de mieux cerner le point d’articulation psyché-soma. L’atteinte somatique, chez un être qui n’a pas encore la parole, est la seule réponse possible à un message venu de l’Autre (maternel), qu’il soit de l’ordre du « laissé tomber » ou d’un surinvestissement pulsionnel sur le corps de l’enfant. Ce déclenchement très archaïque est difficilement repérable chez l’adulte quand l’organe malade en vient à centrer toute l’économie libidinale du sujet, au même titre que l’objet dans des pathologies d’addiction (toxicomanie, boulimies…). La psychose infantile existe-t-elle ? Gérard Pommier Si l’on peut mettre en doute l’existence de formes de psychose infantiles, l’auteur se propose d’interroger l’opposition entre psychose infantile et psychose adulte. A propos d’un cas clinique, l’auteur montre comment l’entrée dans la névrose adulte se fait à partir d’un événement psychique particulier qui précipite le symptôme. Pour la psychose, il s’agirait de passer des Noms du Père à leur nouage, grâce à une fiction ou à une métaphore délirante du Nom du Père. Désir « de » l’enfant André Michels De l’interprétation du désir « de » l’enfant (dans les deux sens du génitif) dépend la place qu’il occupe dans le discours parental. Celui-ci intervient dans la dimension réelle du transfert, qui donne sa spécificité à la « cure » de l’enfant. Le matériel transférentiel est déterminé par ce que l’enfant véhicule sans pouvoir le dire d’aucune manière. Ce qui ne peut se dire est-il de l’ordre de l’écrit ? L’hypothèse de travail du présent article est que l’enfant est une version d’un texte dont l’original est perdu. Des droits de l’enfant à l’enfant de droit Daniel Lemler Dans cette courte note, l’auteur propose quelques réflexions et questions qui lui ont été inspirées par la création de la Convention internationale des Droits de l’Enfant. Distinguer l’enfant comme exception à la Déclaration universelle des Droits de l’Homme est lu ici comme un recouvrement du meurtre « légal » de la filiation, que représente la Shoah selon Legendre. Est interrogée dans ce même contexte, la question de la reconnaissance des psychanalystes par l’État. L’enfance combattante René Tostain Les espoirs de vie, que la parole conditionne, sont inégalement répartis bien avant la naissance. Les plus défavorisés d’entre nous sont soumis à des pressions obscures qui les forcent à parler la langue convenue et qui brisent toute tentation de résistance. Le projet est de rendre le langage incapable dans sa fonction créatrice. Essayer de comprendre, pour les contrer, les ressorts de cette action, est un aspect important de notre pratique. La confusion des langues. L’enfant et les trois dimensions Jean-Richard Freymann A partir des équivalents symboliques enfant-pénis-étron, il s’agit d’abord pour l’auteur de montrer leur actualité, tout en soulignant l’évolution du contexte. L’hypothèse soutenue concerne la place de l’enfant comme objet a fonctionnant dans les trois dimensions R,S,I. En proposant une différenciation entre symptôme structurant et symptôme structuré, il s’agit de préciser l’articulation entre le désir de l’enfant et le désir de l’Autre. Les conditions de la psychanalyse d’enfants ou réflexion sur le symbolique à la faveur de la psychanalyse de l’enfant Lucien Kokh Ce texte traite des conditions pratiques et théoriques de la psychanalyse de l’enfant en prenant pour objet d’étude la fonction symbolique dans ce domaine. Cette forme de psychanalyse pose une question double : théorique et clinique, question qui retentit sur la conception qu’on se fait de celui qu’on appelle un « adulte », sur la psychanalyse de celui-ci (appelons-le « un non enfant »), et sur la notion de discours en général. La fonction du corps se révèle être fondamentale dans la psychanalyse de l’enfant. Elle éclaire en retour la fonction du discours et la manière dont elle se développe dans l’histoire, l’inconscient, et la psychanalyse de l’adulte. L’ensemble de ces notions sont élaborées à partir de la notion d’Autre de Lacan, que je thématise en tant que théorie du Code. Le moment de l’entrée dans la cure avec l’enfant Jean Charmoille De ne pas avoir à faire de névrose de transfert substitutive comme l’adulte place l’enfant dans une position singulière. En regard de cette donnée, est discutée l’advenue ou non d’un moment, celui de l’entrée dans la cure dont le paradoxe est qu’il ne saurait être identifié que dans l’après coup d’un temps. Un fragment d’analyse d’enfant illustre ces éléments. L’enfant pré-texte Marie Pesenti-Irrmann Il ne saurait y avoir de psychanalyse d’enfants ; tout au plus peut-on parler de cure analytique avec un enfant. Mais de quel enfant s’agit-il ? Celui que Freud repère son texte « On bat un enfant » peut servir de paradigme à cet enfant parlé dans la cure et qui ne saurait se confondre avec l’enfant cause de consultation.
Actualité de la psychanalyse avec l’enfant
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Collection “Revue Apertura”, 2003