Cycle : “Sommes-nous tous fous ? Les mécanismes psychotiques aujourd’hui”

L’IMAGINAIRE FERAIT-IL DÉFAUT ?

IMAGINAIRE SPÉCULAIRE ET « ASPÉCULAIRE »

Vendredi 17 mai 2024 de 8h30 à 17h (en distanciel par ZOOM)

Comment envisager que l’imaginaire puisse faire défaut alors même que l’image envahit notre pensée ? Si l’image, à la manière des schémas optiques lacaniens, ne constitue pas simplement l’écran d’un portable, c’est que plusieurs axes sont à la manœuvre pour que s’opère la trace du sujet. Dès le premier séminaire de Jacques Lacan on retrouve les concepts de narcissisme primaire et celui de narcissisme secondaire comme organisant cet axe, puis viendront, dans les Écrits, les notions de fantasme et de sujet barré nouant alors le réel et le symbolique à l’imaginaire.

L’omniprésence de ce qui se donne à voir, comme image, obture la question du miroir. Rares sont les moments où se pose la question de savoir ce que nous veut exactement notre écran quand il nous montre ce qu’on pense peut-être avoir demandé à voir, l’altérité minimum et en particulier l’intentionnalité qui, à elle seule, est une ouverture sur la question de la référence mais reste difficilement accessible. Cette particularité, c’est une hypothèse, tiendrait surement de la nécessité pour le sujet d’être soulagé, en partie, par les pulsions d’autoconservation. Ce qui se donne à voir n’est donc pas nécessairement spéculaire.

Du côté de l’objet, à y regarder de plus près, se constitue actuellement une nouvelle ère de l’objet hors du champ signifiant. Les productions de ChatGPT (IA) par exemple, constituent de nouveaux objets qui ne font plus référence à une Loi commune. Pour faire référence à cet exemple entendu dans une émission radiophonique au regard philosophique, la pomme, qu’elle soit newtonienne ou non, tombe, sur le plan de la référence, selon la loi de la gravité. Les nouveaux objets que sont ceux produits par les IA (intelligence artificielle), ne renvoient pas à cette loi mais au résultat du fait qu’à de très nombreuses reprises, la pomme lâchée tombe. Cet objet, alors, est hors champ des signifiants, et pour ceux qui ont goûté à ces objets, ils y retrouvent ce goût d’absence de l’autre.

C’est bien sur le plan « aspéculaire », à condition d’y intriquer la question spéculaire, que se constitue aujourd’hui, pour le psychanalyste et l’analysant, la voie par laquelle se réintroduit la question signifiante, c’est-à-dire, la question de l’autre, le petit mais surtout le grand, afin que l’imaginaire, faisant défaut, sollicite par ce biais, permette au sujet d’émerger à la manière d’un effet produit dans l’intervalle entre deux signifiants.

Voilà ce que nous essayerons de démêler.

Guillaume Riedlin

Intervenants :

Yves DECHRISTÉ, Jean-Richard FREYMANN, Eva-Marie GOLDER, André MICHELS, Guillaume RIEDLIN, Alain VANIER, Cyrielle WEISGERBER

Bibliographie choisie :

Freymann J-R., L’acte(1996), Strasbourg, Arcanes, 2006

Julien P., Le retour à Freud de Jacques Lacan – L’application au miroir, Toulouse, érès, 1885

Lacan J., Le Séminaire Livre V, Les formations de l’inconscient (1957-1958), Paris, Seuil, 1998

Bulletin d’inscription Apertura en ligne

Renseignements : Nicolas Janel 06 62 47 91 91 / Philippe Lutun 06 07 80 13 22

Document édité en septembre 2023