
Les rapports entre parole et acte, les passions de l’ignorance
mercredi 22 novembre - 8h30 à 17h00
LES PASSIONS DE L’IGNORANCE
Mercredi 22 novembre 2023 – 8h30-12h30 / 14h-17h – par ZOOM
Question première posée ici dans le contexte de la prise généralisée du langage, du lien social, voire du parlêtre, dans les enjeux et modalités d’une économie capitaliste poussée à l’extrême de ses développements et déchaînements socio-politiques. Plusieurs mécanismes sont souvent pointés et à considérer : le tout « langage performatif »[1], les litanies et algorithmes publicitaires qui « pré-disent » nos désirs, la réversion novlangue « libre de servir » et ses oxymores, le « semblant dire quelque chose qui n’engage (à) rien » de la langue de bois[2], les modalités de l’évaluation[3]. L’effet créateur et évocateur, qualitatif, du signifiant s’oublie, qui devient marchandise : le prêt-à-penser pèse lourd et le semblant à la fake-newsprend une valeur d’investissement, plus vraie que nature ! A cela s’ajoute les biais classiques de l’entretien clinique, remaniés par l’ambivalence de consultations « spécialisées » : une manière à la fois de donner la parole et de n’entendre en « expert » que ce que l’on croit déjà savoir, ignorant les présupposés et limites de ce savoir établi ? Là se creusent les oubliettes d’une passion de l’ignorance quand l’on peut se payer le leurre de s’entendre et de maîtriser, le leurre d’un libre arbitre, non sans vécu d’inconsistance ou passages par l’acte.
Comment s’y réarticulent (ou pas) objet, pulsion, « idéaux », référence à de l’Autre ? Comment le sujet d’une parole propre et référée, que ce soit en justice, dans la transmission, en démocratie, en consultation ou en séance, fraye-t-il la voie pour ek-sister, se faire entendre et se (faire) reconnaître ? Comment accéder et témoigner d’une expérience intime singulière ? Si, comme le disait Serge Leclaire, il y a un savoir propre à la psychanalyse, qui est de « savoir ce que parler veut dire »[4], que peut-elle en dire et en faire aujourd’hui et comment ? Comment se trament les modes de la dénégation, du déni, des clivages, au regard des problématiques actuelles (dysphories, claustrations, conduites, agirs) ? Comment l’acte analytique s’en voit-il remanié, notamment dans le temps des entretiens préliminaires ?
Frédérique Riedlin
Intervenants :
Philippe CHOULET, Jean-Louis DOUCET-CARRIERE, Jean-Richard FREYMANN, Frank HAUSSER, Patrick LANDMAN, Frédérique RIEDLIN, Valérie RITZENTHALER, Cyrielle WEISGERBER
Bibliographie choisie :
Lacan J., De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité, Paris, Seuil, 1975
La Lettre de la FEDEPSY, consultable en ligne sur le site de la FEDEPSY www.fedepsy.org
Revue Apertura, La règle fondamentale en psychanalyse, numéro 1, 1987
Séminaire de J-R. Freymann 2022-2023 : « Symptôme et sinthome »
Animateurs de la formation : Frédérique Riedlin et Nicolas Janel
Responsable de la formation : Philippe Lutun 06 07 80 13 22
Bulletin d’inscription Apertura en ligne
Pour tout renseignement :
arcanes.apertura@wanadoo.fr / 03 88 35 19 93 (mardi après-midi et mercredi)
[1]Austin J-L, Quand dire, c’est faire, Paris, Seuil, 1960
[2]cf. Fiche-4-La-langue-de-bois-pour-les-Nuls.pdf (philocite.eu)
[3]cf. le travail de Roland Gori et de l’Appel des appels
[4]Leclaire S, Psychanalyse, Essai sur l’ordre de l’inconscient et la pratique de la lettre, Paris, Seuil, 1968
Document édité en septembre 2022
Page modifiée le 15 février 2023