La règle fondamentale en psychanalyse

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Apertura 1
Collection “Revue Apertura”, 2003

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Apertura 1
Collection “Revue Apertura”, 2003, prix : 7 €
De la 2e règle à la règle fondamentale J.-R. Freymann Si la règle fondamentale sollicite l’effort de l’analysant, elle met en jeu le rapport du psychanalyste à l’émergence du discours analytique. Ainsi, elle ne se confond pas avec la liberté d’association qu’elle induit, et anticipe un écart : celui de la place imputée par l’analysant à l’analyste dans le transfert et le lieu qu’occupe l’analyste dans son rapport à la vérité. Pourtant, si la règle fondamentale constitue un acte analytique, elle ne saurait se confondre avec l’interprétation analytique. Mais est-ce que pour autant le registre du performatif tel que l’articule la philosophie analytique permet d’en rendre compte ? Rien n’est moins sûr puisqu’elle ne peut que faire l’impasse sur le sujet représenté par le signifiant auprès d’un autre signifiant. Ferenczi, qui a introduit la définition de la 2e règle fondamentale, souligne à son insu, en quoi la règle est nouée au désir de l’analyste et non aux aléas techniques de sa personne. La règle fondamentale et le fantasme dans la cure des névroses Marcel Ritter L’introduction par Freud en 1897 de la règle fondamentale dans la nouvelle technique de traitement des névroses coïncide sur le plan de la conception étiologique avec le passage de la théorie traumatique à la théorie du fantasme. Condition sine qua non de l’expérience psychanalytique la règle fondamentale permet au discours de s’engager sur une pente qui le conduit de son propre mouvement vers le fantasme inconscient, lieu où s’organise et se reconnaît le désir. Elle interfère avec la structure en jeu, les écarts venant révéler certains traits spécifiques de l’organisation névrotique du désir. «Un temps pour vivre» L. Israël La question du temps est fondamentale en psychanalyse. Le temps de la séance doit s’articuler d’une part avec la durée de la séance et d’autre part avec les différentes fonctions du temps dans la vie contemporaine. Temps d’enseignement, temps de travail, temps de l’amour. On se posera la question du moment de l’efficacité. L’élaboration de l’analyse se fait-elle pendant les séances ou entre les séances? On évoquera en passant le mésusage que l’on fait fréquemment du texte lacanien du temps logique. Le travail finit sur un questionnement sur le genre du temps. En se fondant sur Barthes on peut se demander s’il existe un temps masculin et un temps féminin en souhaitant que l’analyse se féminise. Sur le temps logique et ses incidences techniques J. Félician « Le temps logique et l’assertion de certitude anticipée » occupe une place à part dans l’œuvre de LACAN. A le relire en l’éclairant de ce qui a suivi, on s’aperçoit que l’essentiel de la logique du Signifiant est déjà dès 1945, en place. Sa valeur de subversion n’en est que plus frappante : à l’égard de la temporalité conçue comme une scansion, à l’égard de la logique elle-même. Inintégrable par le philosophe asservi à ses présupposés métaphysiques, il évoque le geste de CANTOR ouvrant un espace nouveau à la mathématique. Il donne son statut logique à l’acte le plus singulier de la pratique analytique, l’interprétation, et permet de préciser ce point discuté de la technique qu’est la ponctuation. La discordance de la règle analytique G.-H. Melenotte En incitant le sujet à dire n’importe quoi, « sans hésiter à dire des bêtises », la règle analytique est une invitation à opérer une non-discrimination dans ce qui vient au sujet comme discours. Ce qui donne à la chaîne signifiante un primat sur ce qu’elle signifie. Par l’attribution de « pouvoirs spéciaux » à la parole, l’analyste use de la règle en introduisant qu’il ne sait encore rien du savoir inconscient à venir. Ceci démarque la position de l’analyste comme trouée du non-savoir sur le seul savoir opportun de l’investiture du sujet supposé savoir dont il est l’objet. La règle analytique vaut ainsi comme interprétation en tant qu’elle introduit une discordance entre l’investiture du sujet supposé savoir qui instaure le transfert et la position de l’analyste qui permet la subversion d’une telle investiture. La règle analytique du Tiers-Autre C. Hoffmann La règle fondamentale a conduit S. Freud à proposer une refonte des règles de la «technique» analytique en une règle analytique à laquelle se soumettent analysants et analystes pour n’entraver en rien l’émergence de l’inconscient. Cette règle permet l’ouverture de ladite «relation analytique» à une situation de discours où l’analysabilité du transfert s’autorise du «Tiers-Autre». Cette nouveauté introduite par J. Lacan, à partir d’une étude du mot d’esprit, interroge la position de l’analyste. La règle fondamentale — à qui s’adresse-t-elle ? P. Muller L’auteur du texte s’occupe de la notion de la règle fondamentale et de ses effets cliniques… sur le travail du psychanalyste. Au moyen de la notion de «l’analyse de la surface» de Freud et de commentaires de Lacan sur la règle fondamentale l’auteur essaye de démontrer, que la fonction de la règle fondamentale ne peut pas être réduite à transmettre une copie de sa réalité psychique, c’est-à-dire, de réduire son discours à une pure information. Au contraire. La règle fondamentale contredit à une telle conception d’équivalence entre une réalité et un discours, qui serait sa reproduction imaginaire. S’adressant d’abord au psychanalyste, la rè¬gle fondamentale peut produire des effets inattendus si celui-ci ne la réduit pas à une technique. Ouverture M. Royer Le fait est, qu’à l’endroit de la règle fondamentale, les analystes sont divisés: il ya ceux qui l’énoncent, et ceux qui ne l’énoncent pas, ou plus. On soutient ici qu’en vérité c’est la Spaltung qui est en jeu. L’énoncer – la règle — constitue un mode d’ouverture, comme on dit aux échecs, qui ne néglige aucun de ses deux termes. Ne pas l’énoncer fait courir à l’analysant le risque de passer à côté, et pour longtemps, de tout ce qui est Un : Unheimlich, Unerkannt, voire Un¬bewusst. Dans cette perspective, l’énonciation de la règle fondamentale représente, quels qu’aient pu être les entretiens préliminaires, le véritable seuil de la cure. Concept essentiel de la R.F. de l’analyse freudienne l’Einfall – Le «ce qui vient» A. Rondepierre Il s’agit de l’Einfall, concept restauré, pourrait-on dire, par un simple retour au texte de Freud malgré les dérives des traductions anglaises et surtout françaises et les implications de ce concept, les plus radicales et les plus oubliées, dans la théorie freudienne du transfert. Il s’agit de son articulation avec le signifiant lacanien, trop souvent invoqué ou rejeté sans autre forme de procès, généralement détourné de son champ d’origine et d’application, soit — au dire même de Lacan jusqu’au dernier jour de son enseignement — celui de la pratique de l’analyse freudienne proprement dite. Qu’entre ces deux concepts fondamentaux qui marquent des époques distinctes de l’histoire du mouvement psychanalytique, la structure de la pratique de l’analyse soit restée identique, c’est là l’hypothèse proposée par ce texte. Ce à quoi il engage, c’est à une réflexion sur le choix actuel d’une politique de la psychanalyse. La règle fondamentale et le contingent nécessaire J.-M. Jadin La règle fondamentale prescrit de tout dire comme au hasard. Elle instaure ainsi une entité logique quelque peu paradoxale : le contingent nécessaire. Ce travail examine tout d’abord la nature de ce contingent : il est à la fois l’éventualité et la petite chose infime. On peut repérer sa présence dans d’autres secteurs du champ psychanalytique : dans les rêves et les petits symptômes de la vie quotidienne, dans les théories inaugurales de Freud et de Lacan, dans l’historicisation en stades, dans le transfert, dans le symbolique et dans le noeud borroméen de Lacan, etc… Une seconde partie tente de démontrer que ce contingent est consti¬tutif de la littéralité et d’une écriture de l’inconscient. Une troisième partie vise à rendre compte du passage du contingent au nécessaire et à l’impossible, et ce à partir des données du «Séminaire sur la Lettre Volée» et de diverses allusions à la logique modale de Lacan. La règle fondamentale n’est pas la Loi J. Clavreul L’avancée théorique de Jacques Lacan, principalement oubliée par ceux-là mêmes qui s’en réclament, permet de distinguer ce qu’il en est du grand Autre (lieu des signifiants), et la position de sujet-supposé-savoir. C’est dans la mesure où le psychanalyste se pose en grand Autre qu’il confond la règle fondamentale avec la Loi, qui devient ainsi loi initiatique au Bonheur, au Savoir, à la Vérité, ou pour mieux dire à la Jouissance. Le sujet-supposé-savoir sait au moins ceci que la règle fondamentale définit un protocole d’expérience pour la cure psychanalytique; ce qui ne saurait être immuable selon le psychanalyste et surtout le psychanalysant considéré. La règle fondamentale et la question freudienne de la technique A. Michels Dès le départ la méthode de Freud est causale et non pas symptomatique. Sa quête se heurte à une résistance infranchissable. qui est l’occasion des premières hypothèses sur le transfert. La place prépondérante qu’il accorde au particulier est la conséquence de la prise du sujet dans une dette symbolique. C’est l’incidence particulière de la loi, qui est le pivot de la subjectivité et qui s’oppose aux essais d’universalisation du logos. La règle fondamentale est considérée dans sa fonction d’anticipation de la «réception» de la loi, à laquelle le sujet n’a accès que par le travail de l’interprétation. Quand une femme se mêle du sacré… C. Volkmar C’est avec une conscience moderne, mais une écriture qui renoue avec la tradition biblique, que le livre du suédois Torgny Lindgren, Bethsabée, développe ce que devient la promesse en tant que formulation d’une demande de sacré, lorsque, médiatisée par un objet d’amour, la quête de la vérité ouvre au rapport éminemment intime et conflictuel au désir de savoir. Comme dans l’aventure psychanalytique, nous assistons à la naissance de la parole qui fonde le sacré en l’homme. David poursuit sa quête identificatoire à la vérité de son désir, et Bethsabée incarne, absente à elle-même, ce rapport au désir de l’Autre dans la parole. Otto Fenichel: Pour une théorie de la technique psychanalytique Ph. Koeppel Cet article comprend des extraits de l’article, publié en 1935 dans l’Internationale Zeitschrift für ärztliche Psychanalyse, et tente une approche théorique de la technique psychanalytique. Au fil d’une réflexion qui s’appuie sur les règles énoncées par Freud, il interroge la validité des différentes conceptions — telles que, par exemple, l’analyse des résistances et l’analyse du caractère — que les premières générations d’analystes ont développées à partir de leur lecture de ces principes freudiens. Etude bibliographique sur la règle fondamentale J. Fritschy Dans cette étude, l’auteur commente dans ses grandes lignes et par touches successives une bibliographie qui reste ouverte à la recherche. L’étude est divisée en différentes périodes qui de l’invention de la psychanalyse aux aléas de son histoire essaie de restituer et de situer à travers une bibliographie qui parle d’elle-même des moments essentiellement différents dans la progression du discours psychanalytique. Si la notion de règle fondamentale constitue le point de mire de cette recherche, il appert qu’elle condense et déplace des notions qui engagent la pertinence pratique et expérimentale du champ freudien.